dimanche 16 décembre 2007

Steichen au Jeu de Paume

Jusqu'au 30 Décembre, vous pouvez prendre un leçon de photographie à la Galerie du Jeu de Paume, qui abrite la première rétrospective européenne de Steichen.

En bref, car je ne vais pas vous donner un cours non plus, Edward Steichen est l'un des photographes les plus influents de l'histoire de la photographie. Il a fondé avec Alfred Stieglitz la Photo Secession (1902), et a participé activement à la revue Camera Work. Il est à la fois peintre et photographe : portraits, paysages, natures mortes, nus, art, mode, pub... aucun genre ne lui fait défaut. Condé Nast, séduit par son oeuvre, lui a confié en 1923 la direction artistique de Vogue et de Vanity Fair. Son travail de photographe publicitaire qui lui vaudra la réprobation de ses amis artistes, dont Stiglitz n'empêchera pas sa nomination de conservateur de la photographie au MoMA. La célèbre exposition qu'il y organise, The Family of Man, fait le tour du monde à partir de 1955, et accueille environ dix millions de visiteurs. Ce sera le couronnement de sa carrière.



Au travers des 450 images de l'exposition (toutes des tirages vintage, un travail iconographique impressionnant), on découvre ou redécouvre ses images : de ses débuts dans les forêts à ses portraits d'artistes en passant par ses explorations techniques. On regrette juste de ne pas avoir révisé ses cours d'histoire de l'art...

C'est où ?
Galerie du Jeu de Paume, site Concorde
C'est quand ?
jusqu'au 30 décembre 2007
Tous les jours sauf les lundis.
Mardi de 12h à 21h Mercredi à vendredi de 12h à 19h Samedi et dimanche de 10h à 19h tarifs
Plein tarif : 6€
Tarif réduit : 3€
plus d'info sur le site
:
ici

mercredi 5 décembre 2007

Photoquai...

Oui Photoquai c'est fini... c'est pour ça que je ne me pressais pas pour vous faire part de ce que vous avez raté.

Photoquai c'était quoi ?
Une biennale consacrée à la photographie contemporaine et plus précisément aux "arts visuels non occidentaux". Photoquai rassemblait donc une centaine de photographes étrangers et de montrer le monde non occidental tel qu'il est vécu par ceux qui y vivent.





Très belle expo, très riche, très dure.

Plus d'infos : on the web !!!

mercredi 31 octobre 2007

Design contre Design

Le mot « design » est en crise. Chacun y voit ce qu’il veut et ce mot longtemps interdit dans le langage institutionnel en France est devenu synonyme de tendance. L'exposition du Grand palais est là pour lui redonner son sens originel. Design contre design confronte des objets et des meubles de l’environnement domestique de la révolution industrielle à nos jours. Au lieu d'une chronologie complexe et sans réel sens, elle met les objets en parallèle autour de quatre thèmes (formes, styles, environnement et architecture) et trois oeuvres majeures (L'Iceberg, The Womb House et Phantasy Landscape).

L'Iceberg, De Zaha Hadid, 2003



The Whomb House, Van Lieshout, 2004



Phantazy Landscape, Verner Panton, 1970

"La Forme :

Les formes ne sont bonnes qu’en apparence. Il ne faut pas s’y fier. Elles sont souvent le fruit d’un mouvement, d’une construction, et elles peuvent aussi prendre le large, s’avachir, s’évanouir. De la forme à l’informe, la vie des formes est profuse, indéfinie. Des images naissent à leur vue, des sentiments s’ébauchent, des suggestions s’imposent. Les formes ne sont mortes que pour les yeux atones. Elles ne demandent qu’à parler, encore faut-il savoir les écouter. Les formes ne sont bonnes qu’en apparence. Il ne faut pas s’y fier. Elles sont souvent le fruit d’un mouvement, d’une construction, et elles peuvent aussi prendre le large, s’avachir, s’évanouir. De la forme à l’informe, la vie des formes est profuse, indéfinie. Des images naissent à leur vue, des sentiments s’ébauchent, des suggestions s’imposent. Les formes ne sont mortes que pour les yeux atones. Elles ne demandent qu’à parler, encore faut-il savoir les écouter. "

Styles :

Temps de respirations, les deux rotondes qui servent d’articulation aux galeries évoquent la persistance des styles occidentaux ou exotiques autour de quelques pièces phares comme le bureau Cinderella Jeroen Verhoeven, le radiateur en rinceaux de béton de Joris Laarman ou le canapé éclaté de Robert Stadler.
La table rase des modernes croyait avoir « définitivement » éliminé les styles, mais ils sont revenus, cités, déformés, tournés en dérision, comme de vieux souvenirs qui nous sont chers… malgré tout. Quand l’ornement de béton vient cacher les tubes modernistes, c’est un double pied de nez à l’orthodoxie du lisse et du lisible. Quand la résine, remplaçant les vieilles matières, garde la forme, les fantômes familiers reprennent chair. L’ordinateur réduit aujourd’hui les querelles théoriques à peu de chose. Les styles, les genres, les images de toute sorte sont digérés par le computer pour générer de toujours nouvelles inventions.

Sources :

Quand le bon goût blanc et noir, beige ou grège, perdure, quand le raffinement s’exténue, un besoin pressant se fait jour d’excès, de violence et de bigarrures. Les arts primitifs, sauvages ou ethniques, viennent au secours des créateurs fatigués. L’homme civilisé retourne à sa hutte, se tatoue, s’entoure de peaux de bêtes et boit dans des cornes évidées comme son hypothétique ancêtre des cavernes. Au xixe siècle, chaque pays d’Europe revient à ses barbares, celtiques, wisigoths ou mérovingiens,puis c’est l’Afrique qui donne le ton dans les années 1920, avant que de nouveaux « bons sauvages » ne s’imposent dans les années 1980.

L'environnement :

Un siège a, comme nous, une assise, des pieds, des bras, un dos, et même parfois des oreilles. « Dès qu’on a le dos tourné… », nous conte Philippe Ramette. Tout est bon pour le designer, les formes humaines mais aussi animales qui les transforment en animaux domestiques. Pour agrémenter notre zoo, les plantes donnent aux objets leurs racines, leurs tiges, leurs troncs, leurs feuilles ou leurs fleurs. Les pierres elles-mêmes s’invitent à la maison pour éclairer les moquettes à l’herbe drue ou les tapis de mousse. Ultime métaphore organique, la matrice donne sa forme à une chambre, permettant à chacun de surmonter le célèbre « traumatisme » de la naissance et de revenir dans le meilleur abri, le ventre maternel."

On sent à travers ces textes (sur les murs de l'exposition), l'amusement des commissaires de l'exposition. Le design est un jeu... laissons parler les images :


Mes coups de coeur :

Ingo Maurer et ses luminaires extraodinaires. Son site ici.

Tord Boontje et sa lampe Icarus. Informations ici.



C'est où ?
Grand Palais
C'est quand ?
jusqu'au 7 janvier 2008
Tous les jours sauf les mardis.
De 10h à 20h, les mercredis et vendredis jusqu'à 22h
A partir du 10 novembre, nocturne supplémentaire
les samedis et dimanches jusqu'à 22h
tarifs
Plein tarif : 10€
Tarif réduit : 8€
Pour en savoir plus, le site de l'exposition.

jeudi 11 octobre 2007

Fetish, David Lynch & Christian Louboutin



Dans la jolie galerie Vero Dodat, passage couvert du 2e arrondissement, se trouve la Galerie du Passage, qui accueille dans son cadre feutré l'exposition Fetish jusqu'au 3 novembre.

L'ambiance est feutrée. Les meubles anciens de la galerie se mêlent aux photos de David Lynch; photos des chaussures cruelles de Christian Louboutin, elles même exposées. Cruelles car improbables, importables... elles tranchent de netteté avec les corps flous de celles qui les portent et créent le désir, le fantasme...

Personne n'en parle mieux que Louboutin lui même :

« David Lynch m'avait demandé de dessiner des souliers pour son exposition à la Fondation Cartier. Il peignit certains d'entre eux pour les montrer dans une cage. A mon tour, j'ai voulu lui demander d'en photographier d'autres, que j'aurai conçus dans ce but. David Lynch est l'un des plus grands réalisateurs vivants. Comme ses films sont extrêmement codés, j'ai voulu des souliers fétichistes, dont le fantasme obéit lui aussi à des codes.Beaucoup ne voient le soulier qu'en accessoire de la marche. Pourtant, il est des souliers pour courir, d'autres pour nager… Et aussi des souliers destinés au sexe. S'il est un élément de fétichisme dans la garde-robe, c'est le soulier féminin, même sans talons. Il a l'allure d'un totem. C'est un objet de culte qui appelle le rituel. J'avais prévu des souliers-sculptures, moins faits pour être portés que pour exalter ce qu'il y a de plus beau: la cambrure et le cou de pied.David Lynch m'a aussitôt donné son accord. Il voyait un sofa, de grandes roses, une lampe et une fille. Il voyait ce que je ne voyais pas. Il avait déjà l'image en tête.Les photos ont été prises en deux jours à Paris. A ma surprise, David a travaillé comme un chorégraphe. Toujours en mouvement rapide, il prenait une vue générale, puis un plan plus rapproché qu'il resserrait jusqu'à des détails. Il avait l'enthousiasme d'un étudiant des Beaux-Arts, et la puissance religieuse d'un Pollock ou d'un Picasso. Ses images sont douées d'une dimension picturale: elles m'évoquent Bellmer et Bacon, mais aussi Boldini, dans le rendu des chairs. Les bougés et les surimpressions sont courants dans ses films, mais il y a là des cambrures qui semblent exploser en flammes. A aucun moment, pourtant, les souliers n'ont quitté le centre de son attention.David avait une exigence : « No bones ». Les modèles s'appellent Nouka et Baby, et dansent au Crazy Horse. En fétichiste d'opérette, je les ai choisies pour leur grâce et leur beauté, mais aussi pour leur cambrure. Elles ont porté avec naturel ces souliers importables. Leurs peaux très blanches, leurs yeux très foncés et leurs bouches brillantes s'intégraient à l'esthétique de Lynch, qui, tous comptes faits, a parfois des accents fétichistes: le corps lacéré d'Isabella Rosselini dans Blue Velvet, ou cette atmosphère d'angoisse où le sang n'est jamais versé. Ou encore ces rideaux à plis droits qui semblent au garde-à-vous, et que j'ai retrouvés pour la prise de vues. Le sofa s'est changé en chaise de bordel viennois, signée Adolf Loos, écrasant un tapis aux couleurs de plante carnivore. David Lynch en a fait, comme à son habitude, un décor peuplé d'ombres ».


Sauf les images elle même peut-être : petit aperçu de ce que vous pouvez y voir :









C'est où ?
Galerie du Passage
20-26 Galerie Vero-Dodat
75001 Paris
C'est quand ?
jusqu'au 3 novembre 2007
du mardi au samedi
11h00-19h00
Plus d'informations sur le site de l'exposition : ici
et sur le site de la galerie : .

mercredi 5 septembre 2007

Finistère

Si par hasard vous êtes dans le Finistère, et si par hasard la météo vous pousserait à rester chez vous, ou pas d'ailleurs, faites un saut dans l'une de ces expos :

Expo Tanguy au Musée des Beaux Arts de Quimper :


Bon je n'ai jamais été fan de son oeuvre donc je na vais pas vous dire que c'était super beau, et en plus je connaissais déjà. Les oeuvres sont joliment exposé, de façon logique et agréable. Les vitrines consacrées au surréalisme et à ses jeux sont amusantes et enrichissante. Et même si l'on apprend pas grand chose sur son oeuvre, on en apprend sur l'homme, qui avait l'air fort sympathique du reste.


informations pratiques :

Où ?Musée des Beaux Arts
40, place Saint-Corentin
29000 Quimper
Tél.: 02.98.95.45.20

Quand ? jusqu'au 30 septembre, tous les jours de 10h à 19h

Tarifs : 4,50 €/Tarif réduit : 2,50 €

Exposition " La Bretagne de Bernard Buffet" au Musée Départemental Breton de Quimper :

Peintre figuratif, classé dans la mouvance « expressionniste misérabiliste », Bernard Buffet nous dépeint une Bretagne déprimante et déprimée. Glaçant !!

Malgré un grand succès populaire à ses début, il fut boudé par la critique qui lui reprochait son manque de renouvellement. Et c'est vrai que c'est toujours la même chose.
A voir si vous n'avez rien de mieux à faire... et si vous êtes de bonne humeur. Depressifs s'abstenir !

Informations pratiques :
Où? Musée départemental breton
1, rue du Roi Gradlon
29000 Quimper
tél. 02.98.95.21.60
Quand ? jusqu'au 30 septembre, de 9h à 18h


Expo "Primitifs ?" à l'Abbaye de Daoulas :


"Si votre chemin ne passe pas par l'abbaye de Daoulas, tant pis, faites un crochet." disait Anne Marie Romero dans le Figaro cet été. Pour une fois que j'approuve ce journal...

L'exposition s'organise autour de 6 thèmes : L’humanité, une affaire de couple (la fécondité-les symboles de Vie), Affaires de famille(s)(les rites de passage-symboles du pouvoir), L’homme en son milieu. (les rites agraires-le culte de l’eau), Dieu(x), anges, démons (rituels d’exorcisme-dialogue avec les esprits), La Mort en face (le culte de l’Ancêtre-le passage dans l’au-delà-le Jeu comme métaphore du monde) et L’Art, « le beau souci ».

Parmi les 340 objets venus des quatre coins du monde, vous pourrez admirer une sublime tête concave du Ghana, un masque heaume du Burkina Faso façon Arlequin de Picasso, une antilope du Mali ou encore la collection de poupées Kashina des Hopi de André Malraux et celle de André Breton, ainsi que son Ubi bisexué de Nouvelle Irlande. L'expo établit également des relations entre les rites des différentes ethnies et du continent européen, tel que cet Ankou (la mort) bretonne fantastique, mais ce n'est malheureusement pas toujours une bonne idée

L'expo vaut vraiment le coup !! Et en plus on peut revoir le joli cloître et le sublime jardin de l'abbaye !!

Informations pratiques :

Où? à l'Abbaye de Daoulas

Quand ? jusqu'au 18 novembre, tous les jours de 10h30 à 18h30 jusqu'au 18 novembre 2007

Tarifs : 6,00€/tarif réduit 4,00€

dimanche 12 août 2007

Lee Miller, une photographe extraordinaire


Lee miller naît en 1907, à Poughkeepsie (N.Y., U.S.A). A l’âge de 18 ans, elle part vivre à paris pour étudier le Théâtre. De retour à New York, En 1926, elle devient mannequin vedette chez Vogue et pose pour les plus grands photographes d’alors : Edward Steichen, Nickolas Muray, Arnold Genthe ou George Hoyningen-Huene. Mais ce ne sont pas là ces premiers pas de modèle : elle apparaît depuis son adolescence dans le travail de son père, photographe amateur, dans des centaines d'études de Nu.


En 1929 elle quitte les Etats Unis pour Paris où elle rencontre Man Ray dont elle est la maîtresse, le modèle et l’assistante. C’est d’ailleurs elle, qui suite à une erreur de manipulation dans la chambre noire, découvre le principe de la Solarisation.



Elle s'affranchie progressivement de l’influence du maître et s’illustre en tant que portraitiste et photographe de mode. Elle ouvre son propre studio en 1930, travaillant sur des commandes de Schiaparelli ou Chanel Elle fréquente les cercles artistiques d'avant-garde où elle rencontre notamment Jean Cocteau qui lui fera tourner dans Le Sang du Poète, Pablo Picasso, Max Ernst, Colette, Fred Astaire, Marlene Dietrich et tant d’autres.

Elle revient à New York en 1932 et ouvre un studio, principalement de portraits.

Deux ans plus tard, elle épousa Aziz Eloui Bey, un riche homme d'affaires égyptien, avec qui elle s'installe au Caire. Mais lors d'un voyage à Paris en 1937, elle fait la connaissance du collectionneur Roland Penrose , écrivain et poète surréaliste anglais. Ils passent des vacances à Mougins, dans le sud de la France avec Picasso, Dora Maar et d’autres amis. De retour au Caire, elle quitte Aziz et s’installe à Londres.




En 1940, elle devient correspondante de guerre pour le British Vogue, photographiant les désastres causés par le Blitz (bombardement aériens allemands sur l’Angleterre), ou le courage des femmes participant à l’effort de guerre. En 1944, elle est la seule femme à obtenir une accréditation de correspondante de guerre auprès de l'armée des États-Unis. Elle suit ainsi les troupes américaine dès le débarquement et pendant toute leur progression à travers la France, l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie. Elle publie alors un remarquable témoignage de la vie quotidienne des G.I.s mais aussi des civils, notamment de la libération de Paris et de la découverte des camps de concentration Buchenwald et Dachau.

Buchenwald, 1945

Cette période est certainement la plus riche de sa vie, sur le plan photographique tout au moins. Ses images sont un témoignage poignant de la misère humaine mais son œil « surréaliste », caractérisé en particulier par l’emploi des portes, fenêtres, miroirs et autres éléments architecturaux pour former son cadre et isoler son sujet, apporte une vision presque poétique et inattendue du quotidien de la guerre. Malgré la situation, Lee Miller réussit à créer des images d’une réelle valeur artistique, objectives, sensibles ou dramatiques, En 1946, elle retourne à Londres, et auprès de Penrose. Il partent alors aux Etats-Unis pour rendre visite à sa famille et à leur amis : Max Ernst, Man Ray.


Ils se marient enfin en 1947 et donnent naissance à leur fils Anthony un an plus tard. Ils s’installent dans à Farley Farm dans le Sussex en 1949. Elle abandonne alors toute activité photographique professionnelle mais continue à photographier sa famille et ses amis.. Elle meurt en 1977.

lundi 6 août 2007

L'image du jour : Gorbatchev chez Vuitton

Pour sa nouvelle campagne, Vuitton sort le grand jeux avec la photographe Annie Leibovitz, et des modèles de prestige, André Agassi, Steffi Graf, Catherine Deneuve et ... Gorbatchev... Jusqu'où va la pub ??


vu sur Café Mode

dimanche 5 août 2007

Pierre & Gilles, Double jeu


Pierre & Gilles c’est un couple non pas de photographes mais d’artistes, qui sévit depuis trente ans.
Pierre est né à la Roche sur Yon en 1950. Il fait ses études de photographie à Genève avant de faire son service militaire. Il s’installe ensuite à Paris en 1973 et travaille comme photographe pour des magazines tel que Rock & Folk, Dépêche Mode ou encore Interview.
Gilles est né au Havre en 1953. Il y étudie la peinture à l’École des Beaux Arts. En 1974, il s’installe à Paris, peint et réalise des illustrations pour les magazines ou la pub.
Ils se rencontrent lors d’une soirée, l’inauguration de la boutique Kenzo, en 1976 et s’installent tout de suite ensemble, rue des Blancs Manteaux, dans le Marais à Paris. Ils commencent à travailler ensemble tout de suite.

En 1978, ils créent les affichent et cartons d’invitation du Palace, et travaillent pour le magazine Façade pour qui ils réalisent des portraits (Andy Warhol, Iggy Pop, Mick Jagger, Etienne Daho…). C’est ce qui les fera connaître. En 1979, après un voyage en Inde qui influencera leur travail, ils travaillent pour Thierry Mugler, ou encore réalisent des pochettes de disques (Amanda Lear…). En 1990, ils déménagent pour le Pré-St-Gervais. Depuis se succèdent manifestations artistiques, expositions, et désormais rétrospectives. Car leur œuvre est colossale : près de 800 tableaux éparpillés chez les collectionneurs du monde entier, principalement russes, japonais et français.

L’un est photographe, l’autre peintre. Ils travaillent ensemble selon un même processus inchangé depuis tant d’années, même si leur travail n’a cessé d’évoluer. Ce processus, de la conception à la réalisation, demande du temps. Ils produisent donc peu, seulement une vingtaine de tableaux par an. Avant de faire l’image il faut la penser, la dessiner, concevoir le décor, choisir le modèle et trouver la lumière. Pierre photographie une image imaginée à deux. Puis la meilleure photographie de la séance est tirée en grand format et Gilles la transforme en peinture. Il rectifie le décor et adoucit les visages. Le tableau s’achève par la réalisation de son cadre.

« Chaque photographie retouchée est comme (…) un cabinet des merveilles dont l’encadrement est la bande annonce, le roulement de tambour. Pailletés d’or et de strass quand il s’agit d’introduire une star (ou décrétée telle), écrasants et monumentaux comme des chasses d’église païenne lorsque les images «pieuses» reconstruisent la vie des saints ou fricotent avec la mythologie. Ces encadrements font partie du travail de recomposition (…). Ces cadres qui hurlent leur présence signent que ces photographies sont surtout des tableaux. »
écrit Gérard Lefort dans Libération

Depuis un an, ils travaillent désormais en numérique. Rien n’a changé si ce n’est que les images sont scannées, les couleurs retouchées et ensuite imprimées sur de la toile et non plus du papier. Paradoxalement, le numérique les rapproche de la peinture.

Pierre & Gilles partagent les mêmes goûts et les mêmes influences dans l’imagerie populaire. Ils puissent l’inspiration dans le cinéma de leur jeunesse dont les stars sont représentées comme des icônes, comme proche de la perfection, mais aussi dans l’Art Baroque, dans la mythologie grecque, dans la Bible ou encore dans leurs voyages, notamment en Inde. Leur travail parle d’amour, d’érotisme, de sensualité mais aussi de la mort.
Le travail de Pierre & Gilles est surtout connu du grand public pour les portraits de stars qu’ils n’ont cessé de réaliser. Les stars qu’ils ont photographié ont transgressé les codes liés à leur personnalité. Délaissant le papier glacé esthétisant et devenant une icône au sens propre comme au figuré, ils questionnent avec humour leur statut.










L’utilisation de gens connus ou de personnages de l’enfance (Le cauchemar d'Alice, encore Hello Kitty) contraste avec la fascination pour le Sacré avec laquelle ils abordent la Bible, la mythologie grecque ou l’Hindouisme.








Le monde parfait qu’ils mettent en scène à travers la représentation des icônes du passé et celles du monde moderne ne seraient pas complet sans celle des personnages emblématiques du quotidien (marins, putes, jardinier…). Mais ces personnages restent des symboles, et leur mélancolie rappelle que ce monde à l’esthétique parfaite n’existe pas .







Les sujets abordés, Saint Sébastien, les Marins… et certaines des célébrités qu’ils ont portraiturées (Dalida, Claude François, Madonna, Kylie Minogue, Boy George, Lio, Arielle Dombasle…), tend à réduire leur travail à une sorte d’iconographie gay. Il ne se résume pourtant pas à cela, ni même Kitsch dont il est souvent qualifiée. Leur oeuvre est même éminemment politique, même s’ils ne dénoncent ou ne revendiquent rien. Exception faite peut-être de tableaux tel que Iraq War, ou plus fortement encore Les Mariés ou Les Clowns, traitant respectivement du mariage homosexuel et du sida.






Cette gravité se retrouve dans leurs autoportraits, en particulier depuis le débuts des années 90, avec La Mort, ou Le Diable, part d’un questionnement sur la mort. Les autoportrait du début étaient plus joyeux et drôle comme les Pistolets, Perversion ou Les Marins.






En près de 120 images, cette exposition à la Galerie du Jeu de Paume retrace l’œuvre de Pierre & Gilles et nous en dévoilent les multiples facettes. A travers leur monde imaginaire « c’est bien l’histoire de notre société, avec ses rêves et ses peurs, qui se déploie sur ces murs. » conclut Damien Sausset dans connaissances des Arts. Si avec ça vous n’allez pas voir cette expo, je ne peux rien dire de plus.




Pour ceux qui en redemandent… des photos qui ne sont pas dans l’expo.





Infos Pratiques

Où? Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75008 Paris

Quand ? Jusqu'au 23 septembre 2007

Mardi : 12h-21h/Mercredi-Vendredi : 12h-19h/Samedi-Dimanche : 10h-19h

Fermé le lundi

Tarifs : Entrée : 6 €/Tarif réduit : 3 €

Plus d'infos sur le web

Présentation

Donc l'idée c'est de créer un autre blog, un blog annexe au blog léger et futile pour lequel vous me connaissez... un blog pour ne parler que d'art et principalement de photographie. Pourquoi pas "que de photographie" ? Bah parce que si l'envie me prend de vous parler de peinture ou de faire une critique ciné qui dépasse le niveau zéro de "avec tel acteur qu'il est tellement mignon que je lui sauterai bien dessus", bah je peux aussi.


Donc le concept, c'est que je mette en forme mes notes de recherches diverses, sur l'art, parce que oui mesdemoiselles, messieurs, entre mes séances shopping et mon boulot, je me cultive figurez-vous.
Parce que mettre en forme, rédigez quoi, ça fixe les idées (je ne suis pas complètement altruiste non plus) et parce que mettre en ligne ça peut intéresser des gens (je ne suis pas complètement égoïste non plus), vous en l'occurence. Bien sûr, comme tout ça c'est du boulot, il y aura peut-être pas d'articles tous les jours, mais je vous informerai sur mon autre blog, si vous en êtes déjà lecteur...
Mon premier article très bientôt...